Un mois après…

Déjà un mois que nous sommes rentrées. Nous avons pu nous remettre de nos émotions, nous reposer. Mais les souvenirs sont toujours là, et l’émerveillement aussi.

Après notre « petit » article sur Une journée type de Gazelles, quelques explications sur le fonctionnement de la Team 231 Les Aix’ploratrices :

Nous alternions chaque jour les rôles (pilote, navigatrice) de manière à pouvoir explorer le rallye sous tous ces angles et également pour mieux comprendre notre binôme puisque nous avions eu le même rôle la veille.

La conductrice était parfois confrontée à des passages techniques (traversée de dunettes, « franchissement » à travers les oueds bien marqués, traversée de terrains très rocailleux avec des pierres faisant parfois la taille de la roue) et parfois le terrain était beaucoup plus plat et sans trop d’obstacles (sans pour autant baisser sa garde car les traversées de pistes sont parfois surprenantes). S’était affolant de pouvoir parcourir parfois près de 20 km en ligne droite sans rien rencontrer ( à part un dromadaire) !

La navigatrice devait être très méthodique pour toujours être capable de nous localiser, elle devait souvent faire des reports de cap en fonction des obstacles rencontrés (changement de direction, qu’il fallait représenter sur la carte). La navigatrice devait sortir du 4×4 (à 10 ou 15 m) pour reprendre le cap plusieurs dizaines de fois par jours car la boussole interne à la voiture n’est jamais fiable.
Nous avons progressivement amélioré notre communication sur le cap à tenir en se donnant des repères sur les reliefs à l’horizon. Il était parfois très compliqué de trouver un repère, la visibilité étant des fois très mauvaise.
Le plus marrant : lorsque la navigatrice a trouvé son repère visuel, elle doit alors expliquer à sa pilote quel est ce repère : « tu vois la touffe d’herbe là bas, et le pic sur la montagne au dessus ? ben c’est pas ça… tu vois à droite là où y’a rien sur le plateau ? ben à peu près au milieu….  »
C’est pas toujours évident !

Malgré cette prise d’expérience quotidienne, nous étions assez lentes parait-il par rapport aux autres équipages, peut être trop méthodiques? Nous avons voulu préserver notre 4×4 pour pouvoir profiter de l’aventure jusqu’au bout et ne pas terminer hors classement comme d’autres gazelles malchanceuses.

Résultat : nous étions tout de même très précises pour localiser les balises (à quelques dizaines de mètres près) et nous n’avons eu aucun dégâts matériel (zéro panne, zéro casse, zéro creuvaison). Nous pensons avoir bien préparé le 4×4 pour le rallye et nous roulions prudemment. Nous sommes très agréablement surprises des capacités du 4×4 qui a su faire face à tous les types de terrain sans fléchir. Il a vraiment des capacités que nous ne soupçonnions pas !

Nous avons également été rassurées de voir qu’en restant concentrées et méticuleuses, nous arrivions quasi systématiquement à la balise, il y a donc de quoi prendre confiance en soi !

Chaque soir, nous rentrions avec une nouvelle leçon apprise durant la journée.

Pour exemple :
– ne pas rentrer trop tard au bivouac car rouler de nuit dans le désert avec une simple carte et boussole est très angoissant (Cf le premier soir du prologue).
– reprendre le cap régulièrement (surtout dans les grandes lignes droites où on aurait tendance à se laisser aller)
– prendre conscience que très souvent lorsqu’on croit que le 4×4 ne passera pas, et bien ça passe largement !
– ne pas se fier systématiquement aux éléments représentés sur les cartes (les semblants de montagnes sur les cartes ne sont parfois pas identifiables sur le terrain, et vice-versa)
– ne pas faire uniquement confiance aux autres gazelles que l’on peut croiser pour se localiser et savoir se faire confiance à soi-même, tout en sachant se remettre en question de temps en temps (ça nous a joué des tours)

Nous étions donc méticuleuses, et avons fait évoluer notre stratégie de navigation en fonction de la journée, des étapes, de notre état physique et de fatigue. Le but étant de faire le moins de kilomètres possibles, mais aussi de rallier le plus de balises. Alors il est des fois judicieux de prendre des pistes qui sont plus « roulantes » que le terrain, faire quelques kilomètres de détour (nous étions étonnées du peu de kilomètres rajoutés des fois!), mais gagner du temps pour s’assurer d’arriver à rallier une (ou plusieurs) balises de plus.

En effet, les balises ont une heure de fermeture (souvent vers 12 ou 14h pour les premières, jusqu’à 19 ou 21h pour les dernières). Et il y a aussi le paramètre « nuit » à prendre en compte : n’ayant pas de « rampe LED » installé sur notre pick up, la conduite de nuit est très compliquée, la visibilité étant très réduite. Nous préférions ainsi nous assurer le retour à proximité du bivouac avant la nuit noire (19h environ).

Nous prenons tout de même tous les jours le temps de faire notre pause déjeuner. C’était important pour nous. En général à côté de la dernière balise pointée, ou entre deux balises quand l’estomac ne nous laisse pas le choix. Mais on remarque que le temps passe très vite dans le désert, et on s’en veut des fois de s’être arrêtées aussi longtemps.

Il est aussi très important de bien s’hydrater. On ne sent pas toujours la chaleur (les premiers jours étaient plutôt frais), mais l’air est très sec, et on se déshydrate très vite.

Nous avons donc vécu une expérience inoubliable, et évolué tout au long du parcours, avec une amélioration du nombre de balises validées chaque jour.

Nous sommes fières de ce que nous avons accompli, et contentes d’avoir vécu cette aventure !!

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